Bosnie-Herzégovine et Croatie : notes de voyage

Trieste - Zagreb

Trieste - Zagreb (2 août ) : train, cascades et première rencontre avec un burek.

Au programme de cette nuit (du 1er au 2 août), un premier changement à 2h55 à Zidani Most (qui ne veut pas dire « le pont de Zidane », mais plutôt « le pont en brique »). Nous sommes dans un wagon classique, sans couchettes, mais avec lumières. Pour un train de nuit, c'est assez concept. Chacun fait comme il peut pour tenter de dormir. La plupart s'enroule dans leur sac de couchage ou une couverture ; d'autres sortent les lunettes de soleil. Caroline émigre vers un siège plus confortable, avec son duvet : la place à côté de la mienne est côté fenêtre, elle ne peut pas étendre ces jambes. Deux Allemands en face de moi se montrent indifférents, voire ennuyés lorsque je leur apprends que oui, je vais réquisitionner les deux places en face d'eux pour m'asseoir dessus. Autant dire qu'on n'engage pas la conversation.

Un détail sympathique : les arrêts ne sont pas annoncés. Ce train va de Trieste (en Italie) à Budapest (en Hongrie) en passant par la Slovénie, mais quand le train s'arrête, on ne sait pas où l'on est. Ça donne un petit goût d'aventure, on va dire.

Vers 2h45, on prépare les sacs et on se met entre deux wagons. J'ai tenté de demander au contrôleur à quelle heure on devait arriver à Zidani Most, mais on ne s'est définitivement pas compris… Je me dis quand même qu'on doit avoir du retard, vu qu'on s'est arrêté deux fois à la douane, peut-être plus d'une demi-heure. Sauf que dix minutes après, le train s'arrête. Je vais pour descendre, mais des gens se précipitent pour monter. Je les laisse gravir les marches et descends à mon tour. Je jette un oeil, mais rien : pas une pancarte. Il est 3h du matin, on est au fin fond de la Slovénie, et je ne sais pas si c'est là qu'on doit descendre. Je demande au contrôleur, descendu à quai : « Zidani Most ? ». Réponse confuse. Je redemande. Même bla-bla, avec « Da » dedans, et plein de mots autour, le tout sur un ton de reproche. En gros, il m'engueule à moitié. Bon, on va dire que c'est la bonne gare. Je remonte dans le train pour chercher mon sac à dos et Caroline. Ah cool, le train repart. J'attrape mon sac et saute du train. La porte se referme… Caroline la réouvre, réfléchit deux secondes (« je saute, ou je reste dans le train jusqu'à Budapest ? »), et finalement saute du train. On dirait pas comme ça, mais même au démarrage, ça va vite, un train. Elle se prend la barrière de l'escalier sur le quai, mais avec le sac sur le dos, y a pas de mal. Le contrôleur, remonté dans le train, nous engueule pour de bon. En même temps, on parle pas slovène, alors il peut toujours brailler…

Dès que Caroline est debout, on vérifie quand même où on est : Zidani Most (c'est marqué en petit sur un panneau qu'on ne pouvait pas voir depuis le train). C'est bon, c'est la bonne gare. Cool. 2 heures avant notre correspondance vers Zagreb, 7 ou 8 personnes dans la salle d'attente sur des bancs, par terre, dans des duvets. On sort les tapis de sol : 2 heures de sommeil, ça ne se refuse pas.

Le reste du voyage, c'est du gâteau : un train tout neuf (genre TER), de la brume, un lever de soleil et, enfin, Zagreb.

Caroline devant la gare ferroviaire de Zagreb
Caroline devant la gare ferroviaire (glavni kolodvor) de Zagreb.

Ville jolie, mais sans plus (en même temps, je suis pas super fan des villes). Quelques grands bâtiments (un peu comme les palais à Vienne, mais en moins jolis).

Caroline devant la gare ferroviaire de Zagreb
Hrvatske Željeznice, l'équivalent croate de la SNCF.

Petite ville ; centre avec quelques rues avec du monde, puis des rues quasiment vides. Matinée à marcher (encore un peu mal aux jambes !). Première rencontre avec du burek. Je tombe amoureux. Celui-ci est plein d'huile, mais c'est vachement bon. C'est une sorte de pâte feuilletée, farcie avec de la viande, des oignons, des pommes de terre ou du fromage.

Damien vs. burek
Damien vs. burek (round 1)

Après-midi à Jarun, un lac artificiel à quelques kilomètres au sud de Zagreb. Baignade et douche royales. Caroline se souvient que sa partenaire d'aviron a participé ici-même aux championnats du monde en 2000. Étonnant, non ?

Jarun
Le lac de Jarun, au sud de Zagreb.

Retour sur Zagreb le soir vers 19h en tramway, dîner léger mais suffisant pour 20 Ku par personne, puis direction la gare. On se pose dans un coin, on déroule les tapis de sol… et Caroline dort déjà. Et moi, je ne vais probablement pas tarder. Quand même, je ne voudrais pas jouer les rabats-joie, mais j'ai des doutes sur le fait qu'on nous laisse dormir dans la gare. On verra bien. J'ai mal à la main, j'arrête d'écrire. Demain, lever à 8h pour le départ à 8h57 vers Banja Luka. Minuit moins dix : la gare ferme ses portes, on nous demande de sortir. Donc on s'installe dehors, sur les quais. On entend mieux les trains partir, on loupera pas le nôtre comme ça…

Quelques minutes plus tard, on entend un cri. Pas que ça m'inquiète, mais j'aimerais bien savoir qui m'a réveillé. Et puis ça vient du coin où deux jeunes Suissesses se sont installées, un peu à l'écart, en tout cas hors de vue du reste des gens sur le quai. En fait, un mec (qui avait un peu picolé, semble-t-il) s'était allongé près d'elles alors qu'elles dormaient. Je lui demande gentiment d'aller voir à l'autre bout du quai si, par hasard, on n'aurait pas besoin de lui. Échanges de points de vue, sans coups ni blessures. Une femme s'interpose et l'emmène faire un tour (à l'autre bout du quai où l'on avait effectivement besoin de lui, visiblement). Du coup, les deux filles viennent se poser à côté de nous. Elles nous expliquent qu'elles ont 16 ans, qu'elles partent à Bucarest après être passées par la Grèce, la Croatie, etc. Mais après Bucarest, elles rentreront chez elles, parce que leurs parents ne les ont pas autorisées à aller plus loin. Ah ouais. À 16 ans ? Sans blague.

Un tramway à Zagreb.
Un tramway. Et aussi, en arrière-plan, sur le toit d'un des bâtiments (à gauche du lampadaire de droite), on dirait vaguement un échassier. C'est totalement improbable, certes.
Skandal.hr. Oui, plutôt, oui.
Oui, plutôt, oui.
Svetog Markov.
L'église Svetog Markov (Saint-Marc). De chaque côté de l'église se trouvent des bâtiments officiels (parlement, notamment).
Umjetnicki paviljon, le pavillon des Arts
Umjetnički paviljon, le pavillon des Arts, de l'autre côté du parc, face à la gare ferroviaire.